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Edition du 12 Novembre 2008



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La gandoura oranaise en voie d’extinction
12 Novembre 2008

Il n’y a pas si longtemps, El Abaya «revenait de droit au fils aîné pour qu’il puisse, à son tour, le léguer aux petits enfants comme un legs inestimable de toute la lignée.

artie intégrante de l’art vestimentaire traditionnel algérien, la gandoura oranaise, ou «El Abaya El Wahrania», perd peu à peu de son attrait, après avoir pourtant inspiré tant d’artistes dont les oeuvres cherchaient avant tout à représenter le cachet purement populaire de cet habit masculin si particulier de par sa forme et ses multiples teintes.
Mais cet accoutrement traditionnel si cher aux Oranais et bien au-delà, n’a pas pu résister à la déferlante moyen orientale et asiatique, qui offre l’embarras du choix entre les gandouras marocaine ou syrienne, saoudienne ou asiatique, genre pakistanais et hindou que l’on porte à profusion notamment à l’occasion des fêtes religieuses.
La gandoura oranaise, qui se distingue par ses couleurs blanche ou jaune et généralement accompagnée par un turban «Amama», ne fait désormais plus partie du quotidien, hormis chez de rares personnes du troisième âge qui la portent encore par fidélité à un passé prestigieux.
Il est vrai que cet effet a tendance à disparaître des étals des commerces, si ce n’est quelques couturiers qui continuent de le confectionner à la demande de revendeurs bien précis et que l’on rencontre surtout dans les marchés populaires connus tel que le Souk de M’dina J’dida, au centre d’Oran.
Certains groupes folkloriques tentent, de leur côté, de préserver vaille que vaille ce costume traditionnel dans leurs représentations de Fantasia.
C’est que ce vêtement ancestral n’a plus la même symbolique auprès des familles oranaises. Il n’y a pas si longtemps, El Abaya «revenait de droit au fils aîné pour qu’il puisse, à son tour, le léguer aux petits enfants comme un legs inestimable de toute la lignée.
Comme beaucoup d’autres, ce commerçant préconise la réhabilitation de ce costume, encore capable de rivaliser
avec les autres produits artisanaux, croit-il. On regrettera aussi l’époque où une place de M’dina J’dida, la bien nommée Tahtaha», était le lieu de rendez-vous privilégié des commerçants de l’Ouest algérien qui venaient y écouler différents types de gandouras, surtout celles de qualité et relevant, pour ainsi dire, de la haute couture. Résultat: le peu de commerçants et de couturiers qui exerçaient dans les environs ont fini par abandonner leurs activités après avoir longtemps observé, impuissants, l’irrésistible ascension de l’habit d’importation au détriment du vêtement algérien traditionnel.


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