Typographe de formation, dès 1944 alors qu’il n’a que 14 ans, Mohamed Khadda exercera durant une trentaine d’années tous les métiers de l’imprimerie. Dès 1947, conscient de sa vocation naissante, il prend des cours de dessin par correspondance et, en 1953, se rend à Paris où il fréquente des ateliers dont celui de la Grande Chaumière. Dès le milieu des années 50, Khadda se détourne de la figuration qu’il ressent comme étrangère à la sensibilité maghrébine et apparaît à l’origine de ce que l’on nomme bientôt «l’Ecole du Signe». Reconnaissance de l’écriture du monde et exploration du monde de l’écriture demeureront en son œuvre indissociablement liées... (Michel-Georges Bernard). Sa première exposition a lieu au Salon des Réalités Nouvelles à Paris. Bien d’autres suivront tant en Algérie qu’à Paris, Londres, Bâle, Vienne, Berlin...De retour à Alger en 1963, il participe aux premières expositions de l’Algérie indépendante. En 1979 Khadda met au point sa technique des plombs gravés. Dès lors, il réalise de nombreuses gravures illustrant notamment des ouvrages de poésies. Peintures, aquarelles, plombs gravés, sont autant d’expressions plastiques auxquelles il s’essaie. Il n’hésite pas à exécuter simultanément une sculpture pour la ville de M’Sila et une tapisserie pour l’aéroport de Ryadh. En 1989, Khadda participe à la constitution de sections algériennes de la Ligue des Droits de l’Homme et d’Amnesty International. Il décède en 1991 à Alger, à l’âge de 61 ans. Il n’est pas superflu de souligner que nombre de figures artistiques dans le domaine pictural ont émergé de la région du Dahra, à l’image de Abdellah Benanteur, Mohamed Oulhaci ou encore l’architecte bozariste, Sid-Ahmed Zerhouni. .