Le rapt d’enfants est devenu une réalité indéniable en Algérie. Ce phénomène étranger à notre société est en passe de gagner du terrain. Pour preuve, les cas d’enlèvement d’enfants dont fait état journellement la presse nationale sèment la psychose. Une psychose explicable quand ont sait que plusieurs cas d’enlèvement se sont achevés par le viol et le meurtre ignoble d’un enfant innocent.

La situation est au rouge, selon les prévisions de bon nombre d’observateurs avertis, qui expliquent le phénomène par une recrudescence des actes de banditisme, de terrorisme, ou de pédophilie.
Aujourd’hui, le kidnapping des enfants reprend de plus belle dans diverses régions du pays, dont la Kabylie, en proie à des actes de terrorisme et de banditisme qui ne cessent de gagner du terrain. L’histoire de la gamine âgée de 13 ans Kidnappé à El Rahmania, quelques jours avant le début du mois sacré, alors qu’elle se rendait chez son frère, l’enlèvement de Amira, âgée de 3 ans, ravie deux jours avant le début du ramadhan, le rapt d’un fils de commerçant à la commune de Ouadhias à Tizi Ouzou, sont autant de cas révélateurs de l’ampleur effrayante que prend ce fléau ravageur.

La petite Amira retrouvée morte
La petite Amira Hamzaoui, portée disparue deux jours avant le début du mois sacré, a été retrouvée dimanche dernier morte. Agée d’à peine trois ans, la petite fille jouait devant la maison de ses parents, une ferme située à Aïn Tagouraït, wilaya de Tipasa, lorsqu’elle a été enlevée. La gamine, en compagnie de sa sœur et de son cousin âgé de 16 ans, respirait le bonheur en cette mi-journée ensoleillée. Il a fallu d’une minute d’inattention pour que la petite disparaisse. Sa maman, effondrée, a longuement cherché l’enfant, mais en vain. Elle n’était plus là. «Amira, ne pouvait pas sortir seule, ce n’est qu’un bébé. C’est que quelqu’un l’a enlevé», n’a cessé de répéter la mère au bord de la dépression. Les espoirs de la famille de Amira sont restés vains, malgré les innombrables SOS lancés à travers la presse. Mais, l’on a découvert, dimanche dernier, le corps sans vie de l’enfant.
En effet, Amira, le petit ange gracieux, comme aiment l’appeler ses proches, a été retrouvée assassinée. Son petit corps a été retrouvé à un stade de décomposition évolué. Chose prévisible. Le corps portait des marques de maltraitances et de viol qui emmènent les éléments de l’ordre à explorer l’hypothèse d’un éventuel pédophile qui guettait la petite, et dont le visage était familier. L’hypothèse est renforcée par l’accusation qu’a portée la famille de la petite contre un cousin qui avait l’habitude de leur rendre visite fréquemment et que la petite adorait. Une enquête a été ouverte pour connaître les motifs du meurtre. Les services de sécurité de la wilaya de Tipasa se disent incapables de se prononcer sur les circonstances du meurtre avant de s’appuyer sur le rapport du médecin légiste, élément indispensable susceptible de diriger l’enquête vers une piste plausible.

A El Rahmania,
encore un rapt d’enfant
Fatiha ne savait pas que la visite qu’elle allait rendre à son frère, berger, à la région de Chouakria, dans la même commune, allait être la dernière. La jeunette a été kidnappée quelques jours avant le début du ramadhan alors qu’elle se rendait sur le lieu de travail où exerçait son frère comme berger. Fatiha n’a plus donné signe de vie depuis pour laisser derrière elle sa famille totalement effondrée.
La famille de la victime a contacté les services de la gendarmerie qui ont procédé à une enquête minutieuse afin de déterminer les circonstances du kidnapping. Mais, à ce jour aucune suite n’a encore été donnée. L’hypothèse de l’enlèvement a été soulevée, surtout en sachant que la famille de la victime avait reçu des appels anonymes demandant une rançon, mais qui étaient sans suite, selon les déclarations de l’oncle de Fatiha. La famille de la victime prient pour la retrouver saine et sauve.
Enfin, il est à noter que les cas de kidnapping sèment une véritable psychose dans le cœur de la population. Une psychose légitime lorsqu’on sait que les statistiques des services de sécurité ont fait état de 841 enfants kidnappés de 2000 à 2007, année où 41 enfants ont été enlevés durant les quatre premiers mois, tandis qu’en 2006, 86 enfants enlevés ont été retrouvés morts. Ainsi, la gendarmerie a enregistré 4 enlèvements suivis de viol, en 2006, 2 en 2007 et 6 en 2008. Ce qui laisse croire que l’abus sexuel reste l’un des motifs les plus fréquent, vint ensuite la demande de rançon et le transfert d’organes.
Dans l’espoir que la famille retrouve rapidement, la jeune Fatiha, saine et sauve, les parents d’enfants en bas âge sont appelés aujourd’hui plus que jamais à se montrer plus prudent et vigilant pour protéger leur progéniture de tous risques.
D. S.