Après la baisse vertigineuse de la production nationale des céréales enregistrée cette année, avec 21 millions de quintaux seulement, le ministère de l’Agriculture et du développement rural a mis en place de nouvelles mesures pour garantir les « meilleures conditions » pour le lancement de la campagne céréalière 2008-2009.
Il faut savoir, à ce sujet, que la première mesure prise par le département de Rachid Benaissa lors de sa réunion avec les principaux intervenants concernés par la campagne céréalière, consiste à garantir l’éligibilité de tous les céréaliculteurs au crédit RFIG sans intérêt, pour l’acquisition des intrants nécessaires à leurs activités. Ainsi, les céréaliculteurs peuvent accéder au crédit RFIG, soit directement auprès de la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR) et la Banque nationale d’Algérie (BNA), soit par le biais de leurs coopératives ou groupements.
De même, les Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS) peuvent accorder ce crédit, nous a-t-on encore précisé, pour le compte de leurs coopérateurs aux fins d’acquisition des intrants moyennant engagement du coopérateur à livrer sa production en fin de saison à la coopérative.
Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture a appelé l’Office inter-professionnel des céréales (OAIC), via les CCLS, à « ne pas faire l’exigence de remboursements des dettes des céréaliculteurs un préalable à l’acquisition des intrants nécessaires au lancement des opérations de labours semailles de cette
campagne ».Dans ce cadre, L’OAIC a été également appelé à « encourager fortement les céréaliculteurs à contracter des assurances aux fins de couvrir les différents risques de leurs activités et d’accorder une attention et un appui particuliers aux céréaliculteurs affectés par la sécheresse durant la campagne précédente ». D’autre part, il est à noter sur ce dossier que ces mesures ont été prises compte tenu que la campagne agricole 2008-2009 succède à une année de sécheresse et sera la première encadrée par le nouveau système de régulation de produits agricoles de large consommation, explique-t-on au niveau du département de Rachid Benaissa.
Quant aux engrais et produits phytosanitaires, il faut savoir qu’elles sont exonérées de Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en application des dispositions de la loi de finances complémentaire de 2008, alors que l’activité de céréaliculture est exonérée d’impôts, nous a-t-on signalé. En matière d’irrigation, il a été soulevé la nécessité d’accompagner tous les céréaliculteurs qui s’organiseront pour l’utilisation des irrigations d’appoint et l’amélioration des techniques de productions et ce afin d’assurer des rendements conséquents.
Il est à signaler enfin que ces nouvelles mesures ont pour ambition d’atteindre un objectif de croissance de la production céréalière variant entre 5 à 10%. Cet objectif a été assigné à chaque wilaya sur une période s’étalant de 2009 à 2013. Les CCLS doivent devenir, dès lors, des partenaires à part entière des agriculteurs. Elles doivent de ce fait accompagner ces derniers dans leur activité, y compris pour formuler des demandes de financement. Pour rappel, l’Algérien consomme en moyenne 200 kg de céréales annuellement. C’est dire donc que les nouvelles mesures du ministère de l’Agriculture ont tout intérêt à produire l’effet souhaité.