Si vous utilisez votre téléphone mobile tout en conduisant, vous augmentez de 38% vos risques d’accident de la route. Si vous faites une grande utilisation de votre appareil, soit plus de 135 appels par mois, vous doublez le risque d’accident par rapport à ceux qui ne possèdent pas de téléphone mobile ou qui font moins de 10 appels par mois.
C’est ce que vient de révéler une récente étude canadienne menée par le laboratoire sur la sécurité des transports qui vient de révéler une association entre la fréquence des appels et le risque d’accident. En Algérie, malgré les sanctions sévères qui figurent dans le code de la route portant sur l’usage du téléphone portable, le nombre des infractions enregistré par les services de sécurité ne cesse d’augmenter. Cela témoigne de l’inconscience des conducteurs qui négligent les risques encourus. Cette étude vient, dans ce sens, affirmer le lien entre usage du cellulaire et risque d’accident routier.
En effet, cette étude est la première à comparer la fréquence des accidents de la route entre utilisateurs et non-utilisateurs de téléphone mobile. Effectuée auprès de 12.700 utilisateurs et utilisatrices de téléphones cellulaires qui ont été suivis pendant deux ans, l’étude a donné des résultats ahurissants.
Pour déterminer si l’usage du cellulaire comportait un risque d’accident, les chercheurs ont croisé les dossiers de conduite du groupe d’utilisateurs avec le nombre et la durée de leurs appels téléphoniques, et comparé ces dossiers avec ceux de 23.300 conducteurs non utilisateurs de cellulaire. Ils ont aussi pondéré les données selon le groupe d’âge, le sexe, le kilométrage, le nombre d’années d’expérience et la conduite de jour ou de nuit. C’est la première fois qu’une étude aussi poussée cherche à établir une relation entre l’usage du téléphone au volant et le risque d’accident.
Les chercheurs ont expliqué que les résultats de cette recherche n’établissent encore pas de lien causal direct entre un appel téléphonique et un accident précis, mais l’association entre les deux ne fait pas de doute aux yeux des chercheurs. Ces derniers parlent d’une relation de dose-réponse, une notion qui se rapproche le plus du rapport de causalité.
Sur un autre chapitre, les spécialistes ont indiqué que l’usage du mobile entraîne des déviations dans la conduite, un ralentissement de la vitesse, une diminution de l’attention et un allongement du temps de réaction Concernant le sexe des utilisateurs du téléphone portable lors de la conduite, l’étude a révélé que les hommes, toute proportion gardée, sont de plus grands utilisateurs du téléphone mobile que les femmes: 51% d’entre eux sont dans la catégorie «grands utilisateurs» contre 27% des femmes. De plus, seulement 5% des hommes disent ne jamais utiliser leur téléphone mobile en conduisant, contre 12% des femmes. Les résultats tirés de cette étude ont emmené les chercheurs du Laboratoire sur la sécurité des transports à formuler quelques conseils relatifs à la sécurité routière à l’intention des automobilistes. Ainsi, les conducteurs devraient éviter les conversations animées et celles non nécessaires, limiter le nombre et la durée des appels et s’abstenir d’utiliser leur téléphone lorsque les conditions demandent une attention soutenue. Ils devraient également garder une bonne distance avec les autres véhicules et rouler à vitesse modérée. Les appareils à main libre et à commande vocale sont également préférables. Si la composition manuelle est nécessaire, le conducteur devrait s’immobiliser le long de la route.
Finalement, l’appareil devrait être bien fixé et se situer dans le champ visuel de l’automobiliste pour lui éviter d’avoir à le chercher. Ces conseils, indiquent les chercheurs, s’appliquent à tous les usagers du téléphone portable en plein route et devront être soigneusement respectés afin de minimiser les risques d’accidents routiers.
Par : d. soltani